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La crise et le citoyenChômage, dette publique, dette sociale, pollution de l’eau, l’air et la terre, épuisement des matières premières, réduction de la biodiversité, réchauffement climatique, remontée de la pauvreté, fin de la croissance du PIB par habitant, engorgement du système de santé, fin de l’allongement de l’espérance moyenne de vie…

Pourquoi tant d’échecs, et de la part de tous les gouvernants successifs dans le monde ?

Apprendre à maîtriser la complexité

Alors que l’humanité produit autant d’informations chaque jour qu’elle n’en a créé depuis l’invention de l’écriture jusqu’en l’an 2 000, il faudrait être simpliste et populiste pour dénoncer tel ou tel type d’acteurs, que ce soient les riches, les vrais travailleurs, banquiers, chômeurs, immigrés, jeunes, retraités, juifs, musulmans, catholiques, francs-maçons. Dans le seul champ médical, l’université compte aujourd’hui presque autant de spécialités de médecine (cinquante) que la France ne totalisait de médecins en l’an 1700 (deux cents). Dans toutes les disciplines, chaque spécialiste creuse son sillon et devient moins accessible aux autres. Tout expert voit donc son terrain borné par les expertises des autres. .. L’Homme ne fait qu’entrouvrir la porte de la complexité.

Les déséquilibres détruisent les solidarités

Plus la situation comporte d’obstacles, plus le seuil des moyens nécessaires s’élève en termes de créativité, astuce, argent, charisme, volonté, compétences. Aussi, une personne normale se sent elle démunie face aux obstacles à franchir. Néanmoins, face à nos différentes difficultés sociétales, certains trouvent des solutions pour abriter leurs intérêts particuliers et même réussir leur  vie contre le courant qui emporte la plupart. Mais, à mesure de l’accroissement du différentiel de leur succès versus les échecs des autres, ces acteurs perdent la motivation de partager les fruits de leurs innovations. Ainsi, la remontée des extrêmes droites trouve ses racines dans l’envie de ne pas s’associer avec n’importe qui à n’importe quelles conditions. Les Catalans qui manifestent pour leur indépendance ou Bernard Arnault qui demande une nouvelle nationalité ne sont que différents indicateurs d’un même affaissement du sentiment de solidarité.

La gouvernance non incluante engendre la violence

Notre gouvernance traditionnelle n’écoute pas les citoyens de façon systémique. Pire, elle ne les fait pas s’écouter les uns les autres. Isolés dans leurs pensées respectives, ils se replient sur eux-mêmes. Leur sentiment d’impuissance dû à cette impossibilité d’être entendus engendre leur désintérêt pour les enjeux collectifs. Non pris en compte dans leurs spécificités, ils se perçoivent comme marginalisés et développent un sentiment d’injustice et s’estiment alors en droit de rejeter globalement le système et ses dirigeants. Une étincelle peut alors suffire pour transformer leur désespérance en violence.
Ainsi notre démocratie représentative a pris un coup de vieux avec les technologies de l’information.

Oser se réinventer

Marquer de toutes parts l’engagement ferme de chercher à comprendre les racines de nos problèmes, de chercher de nouvelles solutions. Cela suppose d’associer toutes les personnes, sans exclusion et sans tabous, à la recherche du mieux. Nous allons devoir apprendre à donner leur chance à toutes les idées et toutes les énergies, et non plus seulement aux celles des seuls diplômés des grandes écoles.
L’imagination et la réussite.
L’équilibre est une situation instable face à ces différentes difficultés.

10/10/2015
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